« Mon gâteau préféré » sur grand écran : l’amour résiste à tout

Voici un petit bijou qui nous vient d’Iran. « Mon gâteau préféré » de Maryam Moghadam et Behtash Sanaeeha nous parle de solitude, d’amour et de liberté.

Avec Lily Farhadpour, Esmail Mehrabi

Date de sortie Suisse romande : 12 février 2025

Histoire

Mahin, veuve de 70 ans, vit seule à Téhéran depuis le départ de ses enfants pour la Suède. Elle n’a jamais voulu se remarier, s’occupe de son jardin. Après avoir passé un après-midi agréable avec ses amies, Mahin décide de laisser son quotidien derrière elle et de réveiller sa vie amoureuse. Elle part à la recherche d’une rencontre qui changerait sa vie. 

Attention, petit bijou ! 

Mahin nous charme immédiatement avec son doux sourire et ses beaux yeux. Chaque jour, elle arrose son jardin, regarde sur sa télévision les séries à l’eau de rose. Elle reste active, brique sa maison, fait ses courses, invite ses amies à déjeuner chez elle. Mais l’entrain lui manque peu à peu… Ses enfants sont partis faire leur vie en Suède et malgré les conversations téléphoniques réguliers, le quotidien de Mahin commence à lui peser. Coincée entre les quatre murs de sa maison, elle rêve de ne plus vivre seule mais de retrouver l’affection. Face à elle, Faramarz se révèle être son âme sœur. Lui aussi aspire à de la beauté, de la joie. Au cours de leurs échanges, de leurs souvenirs, tous deux revivent ces années bénies avant l’arrivée au pouvoir des mollahs. Ils pouvaient alors danser, chanter… Ce film est rempli de délicatesse et de nostalgie. Nostalgie des années qui passent, de la jeunesse enfuie, de l’insouciance envolée. Reste l’envie d’aimer et d’être aimé malgré tout. Pendant une soirée, Mahin et Faramarz décident de redevenir libres et de goûter au plaisir de la vie, du vin, d’un bon repas, de rires partagés.

Par petites touches, les deux réalisateurs nous racontent la réalité du quotidien des femmes iraniennes de la classe moyenne, l’oppression palpable, le poids d’un modèle de société religieux et misogyne. La voisine la surveille, les mèches de cheveux dépassant le foulard sont scrutées par la police des mœurs. A sa manière, Mahin se révolte. Face à elle, Faramarz raconte aussi la lassitude, la guerre inutile. Il saisit cette occasion magnifique d’être heureux de nouveau, sentiment qu’il avait oublié depuis longtemps.

La préproduction du film a débuté trois mois avant les prémices du mouvement « Femme, vie, liberté ». Le tournage s’est poursuivi en plein secret. devait se faire autant que possible en secret. Suite à leur film précédent «Le pardon» sorti en 2020, les deux réalisateurs Maryam Moghadam et Behtash Sanaeeha ont interdiction de quitter l’Iran. Lorsqu’ils ont appris que leur film était sélectionné au festival du film de Berlin (74ème Berlinale) en 2024, ils ont écrit la lettre suivante : Mesdames et Messieurs, nous sommes fier.es de dédier la première de notre film aux dignes et courageuses femmes de notre pays qui sont passées en première ligne de la lutte pour le changement social, qui tentent de faire tomber les murs de croyances dépassées et sclérosées, et qui sacrifient leur vie pour obtenir la liberté.

 
Le film a obtenu le prix du jury oecuménique et du jury Fripresci à Berlin, le grand prix du jury au Festival du Film de Cabourg et le prix de la révélation et le prix de la critique au Festival du Film de Valencienne, le prix du public au Festival du Film de Montreuil et le Prix du public, Mention Spéciale du Jury & Mention Spéciale du Jury Étudiants au festival International du Film d’Amiens.

 

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